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Gottfried John s’est éteint: une nécrologie

Foto Rechts NEWS 09 09 2014 Gottfreid John und Fassbinder Mutter Küster´s Fahrt zum HimmelDans son roman autobiographique Bekenntnisse eines Unerzogenen (Confessions d’un garçon sans éducation), Gottfried John nous raconte l’histoire d’un jeune homme: Né hors mariage pendant la deuxième guerre mondiale, d’une mère à qui on retire le droit de garde, il grandit dans des foyers. Plus tard, sa mère l’enlevera et s’enfuira avec lui à Paris où ils vivent ensemble pour la première fois. Au bord de la Seine, sur une vieille péniche. Avec peu d’argent. A ce moment-là, Gottfried a 18 ans, et il ne veut rien d’autre que devenir acteur de cinéma. La mère l’encourage, ils reviennent s’installer à Berlin où il prend des cours d’interprétation et déniche ses premiers contrats dans des théâtres. Là-bas, il rencontre Hans Neuenfels, un jeune metteur en scène surdoué qui lui confie desormais les premiers rôles dans ses productions.

Or, son rêve de devenir une vedette de cinéma tarde encore à devenir réalité. Mais il prend son destin en main et se présente aux Bavaria Studios à Munich. Peu de temps après, il joue dans son premier long-métrage Jaider- der einsame Jäger (Jaider – le chasseur solitaire) qui est montré pendant la Berlinale. C’est là-bas que Rainer Werner Fassbinder le découvre, avant de lui proposer le rôle du mécanicien outilleur Jochen Epp dans Huit heures ne font pas un jour. Par leurs films, ils voulaient toucher un million de téléspectateurs et rendre le monde plus habitable. La guerre de Vietnam fait encore rage, et en RFA, la bande à Baader secoue la démocratie grippée. La conception inhabituelle de la série de famille atteint une très grande part d’audience. La série devient culte, et du jour au lendemain, Gottfried John se voit propulsé au rang d’une vedette et devient par la suite l’un des plus importants acteurs dans les films de Fassbinder. L’apogée: le rôle de Reinhold Hoffmann dans Berlin Alexanderplatz qui le fera entrer au panthéon de l’histoire du cinéma aux côtés de RWF et de Günter Lamprecht.

J’ai rencontré Gottfried en 1977, pendant le tournage de Despair, le premier film international de RWF. La gloire de Fassbinder, les collaborations avec lui, la „gueule qui m’a fait gagner beaucoup d’argent“ comme il s’exprimait plus tard en plaisantant, allaient permettre à cet homme romantique et tendre et en même temps hautement intelligent d’exercer son métier d’avantage à l’étranger, surtout en Angleterre, en France, en Italie et aux États-Unis. Il participa à plus de 150 films – dont James Bond 007- Goldeneye, Asterix et Obélix contre César et de nombreuses prductions internationales. Ce qui soulève la question: où est-ce qu’on peut voir les films moins connus de Gottfried John? N’était-il pas aussi une star du film allemand et européen – comparable à Jean Gabin, Jean-Paul Belmondo et Gérard Depardieu?

Gottfried était un ami qui considérait la vie comme une chose précieuse. Un chercheur, un enquêteur, un observateur. Il est décé´de le 1er septembre 2014 à Utting, prés de Munich. On devrait avoir envie de découvrir tout ce qu’il nous a laissé.

(Juliane Maria Lorenz)

Photo à droite: © Rainer Werner Fassbinder Foundation
Photo à gauche: © Rainer Werner Fassbinder Foundation

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