Il y a 40 ans: HUIT HEURES NE FONT PAS UN JOUR de RWF
Des histoires du monde ouvrier qui veulent inciter au militantisme
Le 29 octobre 1972, le premier épisode de la série familiale en cinq épisodes de Fassbinder fut diffusé sur les petits écrans allemands. Jusqu’au 18 mars 1973, la ARD montra tous les épisodes, chacun un dimanche à l’heure de grande écoute: I. Jochen et Marion, (29 octobre 1972), II. Mémé et Gregor (17 décembre 1972), III. Franz et Ernst (21 janvier 1973), IV. Harald et Monika (18 février 1973) et V. Irmgard et Rolf (18 mars 1973). Il y avait des parts d’audience comparable à celle de la série à succès TATORT pendant ces années, c’est-à-dire de 45 jusqu’à 60 pourcent.
La série parle du quotidien d’un groupe de mécaniciens outilleurs autour du militant Jochen (Gottfried John). Parmi ses collègues se trouvent entre autres Manfred (Wolfgang Zerlett), Jürgen (Hans Hirschmüller), Rolf (Rudolf Waldemar Brem) et le contre-maître Franz (Wolfgang Schenck). Un jour, une prime promise au groupe est annulée sans aucun motif. Après la morte du maîtreKretzschmer (Victor Curland), Franz veut prendre sa succession, mais la direction de l’entreprise préfère quelqu’un d’autre. La boîte embauche Ernst (Peter Gauhe) qui vient de l’extérieur. Jochen et Marion (Hanna Schygulla) qui travaille dans un quotidien, veulent se marier. Harald (Kurt Raab) et Monika (Renate Roland) sont déjà mariés et ont une fille, Sylvia (Andrea Schober), mais Monika veut divorcer. Au début, Mémé Krüger (Luise Ullrich) habite encore chez son beau-fils Wolf (Wolfried Lier), mais ensuite elle emménage avec son ami, le veuf retraité Gregor Mack (Werner Finck). Après, il fondent une garderie. Mademoiselle Erlkönig (Irm Hermann) et son copain ouvrier Rolf emménagent chez Jochen et Marion.
Dans HUIT HEURES NE FONT PART UN JOUR, Fassbinder mêla habilement le genre de la série familiale bourgeoise aux sujets et au milieu du soi-disant film ouvrier. C’est ainsi qu’il commenta la série de la WDR: „Ce qui distingue Jochen et Marion et Oma et Gregor, et encore quelques autres, de l’image qu’on a d’habitude des ouvriers, ou l’image que la télévision ou d’autres médias nous en vendent, c’est le fait qu’ils ne soient pas encore tout à fait abîmés.“ („Quelques pensées désordonnées à propose de Jochen et de Marion et de …“, dans: Fernsehspiele Westdeutscher Rundfunk Juli-Dezember 1972)
La série fut produite pendant 105 jours, du mois d’avril jusqu’au mois d’août 1972. Le coût total s’éleva à 1.375.000 deutschmark. Le tournage eut lieu entre autres à Wuppertal, à Mönchengladbach et à Cologne. Il y avait des scénarios pour huit épisodes, mais après le cinquième la chaîne décida de ne plus continuer la production. À l’époque le responsable du département téléseries de la WDR, Günther Rohrbach, justifia cette décision en disant que la série avait montré trop peu de réalité.
En 1973, la conception de la série valut le Grimme-Preis à son producteur Peter Märthesheimer.
La dernière diffusion de l’intégralité de HUIT HEURES NE FONT PAS UN JOUR eut lieu en 1995, à l’occasion des 50 ans de Rainer Werner Fassbinder sur la chaîne 3sat.
La Rainer Werner Fassbinder Foundation projette de restaurer toute la série en cinq épisodes, c’est-à-dire 470 minutes de film, afin de pouvoir présenter cette nouvelle version au public.
Plus d’informations:
Filmographie de la RWFF par rapport à HUIT HEURES NE FONT PAS UN JOUR
Photo à gauche: © RWFF
Photo à droite: Gottfried John dans le rôle de Jochen et Wolfgang Zerlett dans celui de Manfred dans HUIT HEURES NE FONTPAS UN JOUR, 1972 © WDR / RWFF