En 1878, quelque part dans l’Ouest américain, la famille Nicholson règne sans partage sur un grand domaine. La maisonnée compte Ben, patriarche autoritaire, Catherine, sa seconde épouse nymphomane, et les deux fils qu’il eût d’un premier mariage, Frank, homosexuel, et Davy, retardé mental. Esclave de la famille, Whity, un mulâtre, le fils illégitime de Ben, est à la fois leur souffre-douleur et leur confident.

« Ce n’est plus un style que Fassbinder réutilise, c’est toute l’idéologie d’Hollywood qu’il tente de faire resurgir en empruntant tour à tour à différents genres cinématographiques leurs thématiques. »
Gérard Talon, « Cinéma 74 », n.193, décembre 1974

« Le film semble une pure et simple accumulation de clichés de cinéma, réminiscences ou citations […]. L’ensemble forme un soap opera accablant, mais aussi fantomatique. Présenté en avant-première à la Berlinale de 1971, il essuya un rejet unanime ; pourtant, avec le recul, il a une place précise dans l’œuvre de Fassbinder : en s’attachant au comportement d’un groupe fondamentalement dominé par la haine, la jalousie et l’envie, il se rattache au BOUC. »
Thomas Elsaesser, Rainer Werner Fassbinder, un cinéaste d’Allemagne, Éditions du Centre Pompidou, 2005