Deutschland im Herbst (L’Allemagne en automne)
Cette œuvre collective tente de saisir à chaud le climat politique en 1977, juste après l’enlèvement et l’assassinat de Hans-Martin Schleyer, le « patron des patrons » allemands, suivis des « suicides » de trois membres du groupe Baader-Meinhof en prison. Dans son épisode, Fassbinder, s’exposant ouvertement, oblige sa mère et son amant à prendre position sur le terrorisme et la répression d’État.
« Ce n’est pas à l’Histoire véridique du troisième Reich qu’il faut rapporter LILI MARLEEN, mais au sketch de L’ALLEMAGNE EN AUTOMNE. Il s’agit de comparer les effets sociaux et politiques de la passivité active de la population hier à l’égard du nazisme et de la « solution finale », aujourd’hui, 18 octobre 1977, à l’égard de la répression du terrorisme et de la mort d’Andreas Baader, de Gudrun Ensslin, de Jan Carl Raspe […], et de déduire des conséquences historiques d’une première réaction de passivité de la société civile vis-à-vis des décisions abusives d’un État de droit, le sens caché de la seconde. »
Yann Lardeau, Rainer Werner Fassbinder, éd. Cahiers du cinéma, coll. Auteurs, 1990